Pas trop tard pour faire sa rentrée

4 octobre 2014

Pas trop tard pour faire sa rentrée

Tous les élèves, de la maternelle au lycée, ont repris les chemins des classes au Togo, pour le compte de la nouvelle année scolaire 2014 -2015. Par contre, la chance de retrouver les bancs n’est pas accordée à tous les enfants, surtout les filles. Dans le monde, nombreuses sont ces filles qui n’ont toujours pas accès à l’éducation ; elles manquent toujours à l’appel…

La rentrée-scolaire Crédit : www.lomeinfos.com
La rentrée-scolaire
Crédit : www.lomeinfos.com

 

Ils ont tous repris les chemins des classes. Enseignants, élèves du préscolaire, du primaire comme du secondaire ont fait leurs rentrées ce 29 septembre au Togo. L’on pourra s’en réjouir du désengorgement de nos rues souvent bondées de jeunes, pour la plupart, désœuvrés et vagabondant sans buts précis. Ces jeunes, dont la majorité ont passé leurs vacances à flâner vont devoir recomposer avec une autre réalité. Place à un autre décor, celui de nos rues et ruelles, cette fois-ci arpentées par de jeunes gens sacs au dos, en habits de circonstances souvent à l’effigie des établissements scolaires.

Moi aussi je me réjouis de faire ma rentrée, sauf qu’elle est un peu particulière (pas de tenue scolaire, ni sac à dos et cahiers pour moi). Je fais ma rentrée officielle à l’école Mondoblog avec ce tout premier article. Ah oui ! Je vais devoir me tailler une place parmi plus de 600 blogueurs francophones. J’ai l’honneur et le privilège d’intégrer la communauté, suite à un concours d’entrée j’avoue très sélectif. « Chez moi c’est … » désormais parmi vous.

 

Il y a beaucoup qui ont manqué à l’appel

Malheureusement, elle n’est pas totale cette joie qui m’anime à l’orée de cette rentrée. L’éducation est un droit, mais pour beaucoup de filles dans le monde, ce n’est toujours pas une réalité. 65 millions de filles dans le monde ont manqué à l’appel pour cette rentrée, l’Afrique subsaharienne est l’une des régions qui compte le plus grand nombre de filles non scolarisées.

La communauté internationale a reconnu que l’éducation est un droit auquel les populations défavorisées n’avaient toujours pas accès. Les leaders mondiaux donc fixé huit (8) Objectifs du Millénaire pour le Développement (les fameux OMD) dans le but d’obtenir l’éducation pour tous. Le corollaire est l’augmentation considérable des inscriptions au primaire. 2015, l’échéance pour ces OMD se rapproche à grand pas et d’importantes questions restent toujours sans réponses. Qui s’inscrit à l’école ? Qui la fréquente en réalité ? Qu’est-ce qu’on y apprend ? Suffit-il d’être inscrit ? Autant de questions qui n’ont toujours pas de réponses. Si la gratuité de l’école primaire est observée dans presque tous les pays (le Togo y compris), il n’en demeure pas moins un véritable défi de maintenir les filles à l’école et de les faire dépasser le primaire. L’objectif 2 des OMD, « assurer l’éducation primaire pour tous », reste flou sur la question de l’éducation secondaire  et supérieure pourtant essentielle au développement de nos Etats.

 

L’impression de repartir de zéro…

Décidément, cette rentrée me donne plus de soucis que je ne pensais. Une autre réflexion que je voudrais partager avec vous porte essentiellement sur la gestion du système éducatif de nos Etats. L’enseignement, ce métier noble, qui en réalité relève d’une vocation n’attire plus ici. Au-delà des conditions difficiles dans lesquelles ce métier est exercé (pour ne prendre que le cas du Togo), je remarque avec une extrême affliction que la majorité de l’élite africaine se retrouve dans les pays développés après leur formation. Qui viendra alors pousser nos Etats sur les rails du développement ?

Le mythe de Sisyphe Crédit : wikipedia.org
Le mythe de Sisyphe
Crédit : wikipedia.org

Pourtant nos écoles ne se désemplissent pas même si les « cerveaux » fuient. Pour preuve, à cette rentrée scolaire, l’effectif des élèves au Togo a progressé de 2%. On se retrouve dans un éternel recommence ; le travail des enseignants comparable aux efforts de Sisyphe… Il est donc important que nos politiques fassent des choix clairs en faveur de l’éducation et reconnaissent l’impératif de protéger les budgets éducatifs même quand la conjoncture est difficile.

L’éducation est un puissant levier de développement, et l’engagement pris par les leaders mondiaux dans les années 1990, de parvenir à une éducation pour tous en 2015 doit se traduire dans les faits. Mais il est important que cette éducation pour tous soit une éducation de qualité.

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